Un partenariat public-privé (PPP) stratégique et robuste pourrait répondre efficacement aux défis éducatifs contemporains, a affirmé mercredi à Casablanca Kamal Daissaoui, président de la Fédération de l’enseignement privé (FEP) à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Intervenant lors d’une journée de réflexion sous le thème « L’éducation nationale : Quel partenariat public-privé pour relever les défis de demain ? », Daissaoui a estimé que ce partenariat ne peut être efficace que s’il est soutenu par un cadre législatif solide, citant dans ce sens les dispositions de la loi-cadre 51-17.

Par ailleurs, le président de la Fédération a appelé à une coopération continue entre tous les acteurs concernés, appuyée par des politiques favorables et des mécanismes de financement adaptés, afin de garantir un système éducatif dynamique et équitable pour tous les enfants du Royaume.

À ce titre, Daissaoui a préconisé une diversification des sources de financement, suggérant l’utilisation de budgets publics et de subventions ciblées pour soutenir l’innovation pédagogique, les infrastructures éducatives et la formation continue.

De plus, il a proposé l’exploration de financements mixtes, incluant des PPP financés par des fonds conjoints. Ces fonds pourraient être déployés pour des projets exigeant des ressources substantielles, tels que la construction d’infrastructures modernes ou le développement de plateformes éducatives numériques.

Pour sa part, Youness Shimi, secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, a mis en avant l’impératif de repenser et de renforcer l’approche éducative.

« C’est dans ce contexte que le ministère a engagé une réforme ambitieuse, plaçant la qualité au cœur de sa feuille de route pour 2022-2026 », a-t-il fait valoir, précisant que la dimension clé de cette réforme est le partenariat étroit entre le secteur public et le secteur privé.

Et d’ajouter que les écoles privées complètent efficacement l’offre publique en apportant innovation, flexibilité et diversité. Toutefois, pour maximiser cet impact positif, une collaboration harmonieuse est essentielle. L’intégration des nouvelles technologies et le développement de méthodes pédagogiques innovantes sont des priorités partagées, visant à promouvoir l’excellence éducative.

S’agissant de l’accessibilité et de l’inclusion, Shimi a relevé que le PPP doit inclure des initiatives telles que des bourses d’études et des programmes de soutien spécifiques aux zones défavorisées, assurant ainsi une égalité d’accès à tous les niveaux éducatifs.

Selon lui, les PPP jouent un rôle clé dans la recherche et l’innovation, dans le financement de nouvelles approches pédagogiques et le développement de solutions technologiques novatrices, en fournissant les ressources nécessaires.

De son côté, Aziz Kaichouh, secrétaire général du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a mis en lumière l’importance croissante des PPP dans le secteur éducatif marocain.

Les PPP ne se limitent pas seulement à l’enseignement scolaire, mais représentent une opportunité plus vaste d’enrichir le système éducatif grâce à la contribution du secteur privé, a-t-il dit.

En outre, il a évoqué les bénéfices potentiels de modèles existants, tant à l’échelle nationale qu’internationale, qui pourraient être adaptés et reproduits, notant que ces initiatives, inspirées par des succès dans d’autres secteurs marocains, commencent à générer des résultats prometteurs.

Cette journée de réflexion a réuni des experts de l’éducation ainsi que des représentants du secteur public et privé dans le but de discuter et de proposer des stratégies et des collaborations visant à améliorer le système éducatif et à mieux préparer les élèves aux défis futurs.